Mes 6 à 7 000 pas quotidiens me mènent du lit à la machine à café puis sur la terrasse pour respirer l’air frais de l’aube encore sombre puis au canapé où je retrouve une position horizontale, apaisée, normale, constitutive pendant laquelle j’entrecoupe les gorgées de café de nouvelles glanées dans la presse, d’âneries dans les réseaux sociaux. Je déambule jusqu’à la salle de bain et piétine sous la douche, encore hagard, la mine hirsute (pas le cheveu puisqu’il est aussi ras qu’épars), j’enfile les habits du jour, harnache le petit, appelle l’ascenseur, scrute la nouille qui pend au plafond, darde un regard éteint sur mon reflet dans le miroir censé rappeler aux résidents de l’immeuble à quoi ils ressemblent au cas où ils auraient oublié à quoi ils ressemblent, passe devant la boulangerie qui vend des pâtisseries dégueues, arpente les rues du quartier tandis que mon compagnon à quatre pattes arrose ici un poteau là une trottinette, dépose une commission que je loge dans un sachet noir, que je noue puis jette dans une poubelle. Je rebrousse chemin, songe à la journée qui m’attend, à ma mère, à mon mec, au collègue qui va me tenir la jambe, à l’autre qui va m’appeler Sylvain alors que je m’appelle Laurent.
Mes pas nous ont ramenés le chien et moi à l’appartement. J’ai embrassé mon mari au saut du lit, l’ai pris dans mes bras pour une longue étreinte et lui ai dit à ce soir.
Je vous épargne la suite de mon excursion. N’en déplaise aux puristes, j’écrivais bel et bien sur le thème de la randonnée.
Le mot du jour IWAK était randonnée. Demain, passeport.
IWAK : Inktober with a keyboard, EncrOctobre avec un clavier 😉