Emak Bakia

Emak Bakia

Mu par un sursaut d’inspiration, j’écris la suite de mes vacances sur la Côte Basque. La suite… disons plutôt les jours précédant ce jour 4 où mon amie, le chien Koxka et moi profitions de la fraîcheur de la rivière Zirikotatzeko.

Sur la photo qui illustre ce billet, la paix, la douceur de vivre (après m’être enduit de crème solaire) et une petite algue échouée sur le sable que j’ai posée sur mon crâne chauve en souvenir d’un fou rire (billet).

Jour 1. Plage obligatoire. Surtout si l’on songe qu’elle n’est qu’à dix minutes en voiture d’Ahetze, le village où vit mon amie. Stationnement facile le long de maisons toutes plus inabordables les unes que les autres, si elles étaient à vendre et si j’étais multimillionnaire. Pour les plus moches (il y en a), on lance d’un air rigolard : bah si on me la donne, je la prends (et je la revends). À la différence du Monopoly, passer devant ces bâtisses ne nous coûte rien. Regarder, c’est encore gratuit.

Dans cette maison, l’artiste américain Man Ray tourne en 1926 un film qu’il intitule du nom de la maison : Emak Bakia, une ancienne expression basque qui signifie « Fiche-moi la paix ». La pancarte à l’entrée nous apprend aussi qu’il s’agit d’un film optique, sans fil narratif, à mi-chemin entre le dadaïsme et le surréalisme. Avec cette œuvre (vidéo), Man Ray a posé les bases de son cinéma avant-guardiste, fondé sur une liberté de création absolue, sans interférence aucune.

Après la minute culture, le moment volupté sur la plage un peu plus bas. J’ai fait la planche et l’étoile dans l’océan et j’ai dérivé (mentalement), loin, très très loin. Les pieds et les mollets constellés de sable, je me suis étalé de tout mon long sur le paréo et j’ai poussé un soupir d’aise. Mon amie n’était pas non plus avare de soupirs d’aise. Si mes vacances faisaient l’objet d’un roman-photos, la plupart des clichés seraient légendés d’un « soupir d’aise » assorti d’une multitude de points d’exclamation.

Le pied ! Ou la jambe, plutôt !

Commentaires

  1. Il faut toujours suivre ses inspirations, autrement dit écouter la muse que je surnomme pour ma part le St Esprit. Il n’y a rien à jeter dans ce billet plein de tendresse
    Ces vers sont une incitation à goûter la vie :
    « See a World in a Grain of Sand
    And a heaven in a Wild Flower,
    Hold Infinity in the palm of your hand
    And Eternity in an hour… »
    – William Blake –

    Très appropriés pour qui aime la plage

  2. Les soupirs d’aise = la vraie vie !
    On devrait pouvoir en pousser en permanence toute l’année.

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