À trois ans, je conduisais déjà une moto de police en plastique.
C’est une discussion autour d’une coupe de champagne avec l’amie Claire qui est à l’origine de ce billet court comme mes cheveux. Caressée par le couchant délicieusement mi-figue mi-raisin, à une terrasse de brasserie, Place de la Madeleine, Paris, Claire murmure : « On devrait toujours avoir une photo de soi, enfant à 5 ans, accrochée à son frigo et se souvenir de temps en temps de qui on était vraiment. »
Le bus épouse les pavés du Pont-Neuf sur le chemin du retour. Je contemple le gamin dans la poussette que tient une dame que j’imagine être la nounou. Quel sera l’adulte qui germe en lui ? Quels rêves aura-t-il poursuivis, accomplis, abandonnés ? Quelles audaces, quelles lâchetés, quels gadins, quelles victoires sur le quotidien, l’adversité ? Quels amours follement déçus ? Homo, hétéro ou gender fluid ? PC ou Mac ? Footeux, rugbyman, poète, serial killer, cariste, ***, magicien ? Mettra-t-il le pied sur Pluton, sur le champignon d’un 3 tonnes 5, les points sur les i ? Aura-t-il la main lourde ou sur le cœur ?
*** métier qui n’existe pas encore.
Oh très flattée ! Je me souviens bien de cette conversation….:)
Je me souviens du bar qui fait l’angle derrière la Madeleine mais j’ai une mémoire catastrophique. Mon blog et les précédents sont un peu mes boîtes à trésors/souvenirs.
J’ai toujours une photo de moi prise par mon père quand j’avais 7 ou 8 ans . Elle est en noir et blanc, les couleurs ne risquent pas de baver ou verdir avec le temps. Le N&B est intemporel. Ces photos d’une autre époque, on doit les conserver. Ca nous rappelle qu’on a été gamin qui se posait comme tu le dis des tas de questions.
C’est plus moi qui me pose des questions sur ce que devient le gamin. Il n’empêche que le gamin s’en pose mille ou davantage.
Je ne me rappelle que de très loin la personne que j’étais à 5 ans, mais je crois que je préfère celle d’aujourd’hui.
C’est vrai qu’on idéalise beaucoup l’enfance, pour moi c’était gai (no pun intended) parfois pas toujours