18 mai 2009
Ăa fait tout drĂŽle de consulter les offres dâemploi depuis lâautre bout du monde ! Jâai appris rĂ©cemment quâon allait fermer mon compte en banque, jâai alors dĂ©cidĂ© de rĂ©diger mon CV. Mais quel CV pour quel boulot ? Depuis mon depart, jâai retrouvĂ© certains amis. Karelle mâa aidĂ© en passant quelques coups de fil. Elle a insistĂ© pour combler mon dĂ©ficit. Jâai dâabord Ă©tĂ© surpris. âOh ! Tu es sĂ©rieuse ?â Elle mâa rĂ©pondu Ă peu prĂšs ceci: âJâai des Ă©conomies. Câest fait pour les amis qui en ont besoin.â Et puis jâai rĂ©flĂ©chi. âNon, non! Ce nâest pas la peine. Mes crĂ©anciers vont se jeter dessus comme des rapaces sur leur proie. Elle mâa quand mĂȘme envoyĂ© lâargent via Western Union. De lâargent que jâai reçu immĂ©diatement. âBois un verre de ce dĂ©licieux chardonnay quâils ont Ă ma santĂ©!â mâa-t-elle dit. De lâautre cĂŽtĂ© de la rue, au Manhattan CafĂ© de Sea Point, Cape Town, Afrique du Sud, ils ne servent au verre que du sauvignon blanc. Jâai donc choisi dâacheter une bouteille de chardonnay au PickânâPay. Câest avec une appellation trĂšs maline quâils mâont eu. Jâai achetĂ© le vin rĂ©pondant au doux nom de âLe Bonheurâ. Jâai bu un verre Ă la santĂ© de Karelle, et Ă celle des gens qui mâont aidĂ© Ă surmonter ce long pĂ©riple. Ă ceux qui mâont permis dâen profiter pleinement, malgrĂ© tout.
JâĂ©tais en train de siroter un verre de Bonheur dans mon bain quand Paul a appelĂ©. Il Ă©tait en avance. Bon, eh bien, je me raserai demain, me suis-je dit. Lui et Paloma (sa chienne) mâattendaient dans la voiture. Nous nous rencontrions pour la premiĂšre fois. Sur la route nous menant Ă Constantia, une trĂšs jolie rĂ©gion viticole Ă la sortie du Cap oĂč il mâemmenait dĂ©jeuner, nous avons beaucoup bavardĂ©. Jâai rĂ©pondu aux nombreuses questions quâil brĂ»lait de poser. Il avait lu quelque part que lorsquâon a lâinstinct de survie chevillĂ© au corps, on est capable de prendre un billet dâavion et de partir au bout du monde. Je ne peux quâapprouver. Puisque câest ce que jâai fait il y a deux mois. Voyez-vous, câest ainsi que je rencontre des gens. Ils lisent mon blog(1). Certains demeurent intriguĂ©s et souhaitent en savoir advantage. Paul s’est identifiĂ© Ă mon rĂ©cit. Il me raconte la sienne, de disparition.
Nous savourions le dĂ©jeuner, assis Ă la terrasse sous des chĂȘnes centenaires, au domaine, The Alphen lorsquâil sâest mis Ă pleuvoir. Nous avions bu une bouteille de chardonnay â Paul est lui aussi un amateur de chardonnay. Nous nous sommes rĂ©fugiĂ©s Ă lâintĂ©rieur du Boer ân Brit pub et de nouveau, nous avons bu un verre de vin prĂšs du feu de cheminĂ©e. âQue veux-tu voir de lâAfrique du Sud que tu nâas pas encore vu ?â mâinterroge Paul. Je savais dâinstinct quâil trouverait un moyen de mây conduire. En fait, avant de me raccompagner chez moi, il mâa emmenĂ© voir la vue spectaculaire que lâon a du Cap depuis Signal Hill â on y contemple la ville qui dĂ©ploie rues et buildings le long de lâOcĂ©an Atlantique, au bout du monde.
(1) Je tenais alors un journal de bord, en anglais et en français.