Un petit vent frisquet siffle à mes oreilles
Caresse ma nuque, mes joues et mon front
Un cheval et sa jument me regardent parler à mon arbre
De leurs naseaux s’élèvent des ronds de buée interrogateurs.
– Comment vas-tu, mon grand ?
– … répond le chêne dans un bruissement de feuilles mortes.
– Tu es encore debout, c’est l’essentiel.
Et je chemine le long du potager endormi
Sous mes pas, la terre givrée fait crac
Devant le feu de cheminée, je réchauffe mes doigts engourdis
Les flammes lèchent péniblement la branche que le chêne m’a donnée
Mon père extrait le pain de son moule
Un torchon sur l’épaule, ma mère épluche les pommes de terre
Qui accompagneront les cèpes du bois d’en bas.
billet publié sur des fraises et de la tendresse en décembre 2009