Je m’extrais doucement, à pas de loup, de mon environnement, je laisse le café tapisser mes neurones de ses augustes molécules, je reste sourd aux borborygmes de mon collègue qui chougne continuellement. J’ai chaussé le casque-micro qui me relie aux clients qui pourraient appeler à l’aide pendant que j’écris ce billet. Je songe à la tulipe qui ornait ce mur inexploré à l’angle des boulevards National et Longchamp. Tulipe de papier collé, streetart éphémère par nature, que j’avais photographiée courant août. Les occupants de l’immeuble que j’imagine, à tort peut-être, réfractaires à la poésie l’ont recouverte de peinture. Il reste le souvenir que la fleur a imprimé chez le passant, il reste les clichés qui illustrent la fin de ce billet.
Je passe du coq à l’âne et de la tulipe aux algues, à la photo que mon amie biarrote vient de publier sur le réseau de Mark Z. Elle se prélasse sur une plage d’Ibarritz et le fait savoir. Je commente :
— Ton rocher, tes pieds, la vie.
— Il ne manque que toi pour me faire rire.
— Avec des algues en guise de cheveux devant tous les badauds.
La belle plage basque est alors secouée par le fou rire soudain de mon amie. Elle rit toute seule mais en distanciel avec moi. Elle se souvient du plus bel effet qu’avaient produit les longues algues humides, visqueuses, sur mon crâne chauve. Des regards médusés ou goguenards posés sur nous alors que nous rejoignions le parking, imperturbables (plus moi qu’elle qui pouffait de rire tous les trois mètres).
La légèreté qui fait parfois cruellement défaut tient à pas grand-chose, à une tulipe en papier collée sur un mur, à des faux cheveux pour rire.
Le mot du jour (d’hier, encore en retard, pfff) IWAK était inexploré (plus placé qu’exploité). J’avoue, j’ai triché : j’ai pris un vieux (pas tant que ça) billet que j’ai remanié, à la faveur d’une discussion avec Laurie. Elle s’attristait de voir disparaître le troglodyte mignon dessiné sur un morceau de céramique sur un trottoir messin, œuvre éphémère du collectif d’artistes k.releuses.
L’oiseau a disparu du trottoir, les tulipes du mur marseillais. C’est un art éphémère que le street art. Il reste le souvenir, il reste la photo de ce passereau.
IWAK : Inktober with a keyboard, EncrOctobre avec un clavier 😉 Il s’agit d’écrire autour d’un mot, d’un thème.
Ça m’arrive parfois, de rire à distance avec quelqu’un, et c’est une des choses que je préfère dans la vie.
Le rire (et l’amitié) c’est la vie 😍
Han mais j’adore la paréidolie de ton kawa là !!! C’est tellement ça !! ^^
Le temps que je m’en aperçoive puis cherche mon tél pour faire la photo, j’avais peur que le sourire en coin disparaisse.