Sur la photo floue, mon père à vélo. Il revenait de la ferme à 300 mètres. Sur le guidon pendait le pot de lait rapporté de la ferme. Dans le panier en osier qu’il avait arrimé à l’arrière, notre chien tout fier de partir en balade.
Je me souviens du pot à lait en alu vide que je déposais à la ferme. Je traversais le vaste champ bordé de pommiers, aujourd’hui disparu, je tournais la grosse clé rouillée dans la serrure et poussais la porte de l’étable côté clients. J’échangeais le pot en alu vide contre un plein, perdu dans la contemplation des poussins dans la couveuse et du cul crotteux des vaches. J’échangeais quelques mots avec la fermière. Le dimanche, je toquais à sa porte vitrée pour régler notre consommation de lait de la semaine.
C’était au bord de la grande route que mes parents m’interdisaient de franchir, car très passante donc dangereuse. J’avais bien entendu bravé l’interdit tant et tant de fois. De l’autre côté, une route étroite, plate puis très pentue, d’immenses peupliers longeant la Dordogne. Les orties qui me fouettaient les mollets. Et dans le fossé, l’herbe généreuse que je ramassais par brassées pour nos cochons d’Inde.
Je repasse vous lire. Ces souvenirs d’une époque disparue sont émouvants. Vivant en ville, c’est le fermier qui nous livrait le lait. Ce dernier venait avec une charrette tirée par un cheval que nous allions caresser quand nous étions présents.
Merci de repasser me lire, bon dimanche Madame Chapeau
Ces souvenirs d’enfance sont les pépites de nos aujourd’hui…
Merci, Laurent, pour ce partage.
Bon dimanche. Bises bruxelloises.
Nos pépites dans une boite à trésors qu’on sort de temps en temps du placard. Bon dimanche à toi aussi.
Il n’y a pas de nostalgie, mais cette anecdote semble faire partie d’un monde disparu. Qui vend encore en direct du lait en pot ?
Disparu, oui. Je ne suis pas certain de préférer la fortune indécente de Lactalis faite sur le dos des producteurs.
Quand j’étais petite lors des vacances d’été, ma sœur et moi allions chercher le lait à la ferme d’en haut chez Jacques et Martine avec la boille à lait (je ne sais pas pourquoi on appelait ça comme ça mais c’était exactement la même chose que ton pot à lait). On échangeait ou non en fonction si on arrivait à l’heure de la traite ou après.
Il faut dire qu’à partir d’une époque, la ferme s’était dotée d’une trayeuse et du chalet où nous étions, nous tendions l’oreille pour savoir si c’était bien l’heure de la traie.
Nous y allions donc ma sœur et moi. C’était notre balade du soir et les parents étaient contents de rester tranquilles 😊.
Sur le retour, nous faisions souvent un petit crochet par une petite maison, ancienne ferme pour aller voir une dame âgée que ma maman avait bien connue. Ça lui faisait de la visite et elle nous donnait des petits bonbons ce qui ne manquait pas de nous faire revenir.
C’est des bons souvenirs.
Merci de les avoir ravivés avec ce doux billet
Je suis ravi d’aider à réveiller de doux souvenirs et de lire le tien ! Bon dimanche 😘