Comme je n’ai pas de quoi illustrer le billet ci-dessous, j’ai pour une photo de mes parents (1968)
Alors qu’approchent mes noces de coton avec ma moitié, je re-publie le billet où je raconte le jour rocambolesque où je me suis marié, pour de faux, en 1997, en un paisible village bercé par le fleuve Dordogne. Si si, c’est un fleuve, formé par la Dor et la Dogne(1) qui prennent leur source quelque part dans le Massif Central.
Récit d’une journée qui a rassemblé une soixantaine de convives.
C’est une histoire partie d’un défi. À l’époque tout était prétexte à la fête. Pour boire et danser jusqu’aux petites heures du matin. Dans l’allégresse, la douce folie, le grand n’importe quoi. Les nuits blanches que j’ai vécues ! Aux amis d’alors, je suggère l’idée : pourquoi n’organiserions-nous pas un mariage ? Mais un mariage sans la danse des canards, les obligations, les jeux grivois et/ou moisis. Un mariage où il n’y aurait aucun invité indésirable ou obligatoire. Et le rôle du marié m’a alors échu naturellement. C’est toi qui propose, c’est toi qui te marie.
Dans la clique de joyeux lurons dont j’étais membre actif, le choix s’est porté sur une prénommée Dominique. Qui est devenue ma femme.
À mes parents, que j’ai invités à la noce puis à la fête, j’ai déclaré : « Comme je ne me marierai jamais(2), c’est l’occasion de fêter ça… par un faux mariage. » La tête de mes parents. Qui en avaient vues, des vertes et des pas mûres. Et qui ont suivi le cortège vêtu de façon extravagante (c’était le code vestimentaire, proposé mais pas imposé, « venez habillés de paillettes, de strass, de robes à fleurs ou crinolines, de chapeaux haut-de-forme, ce qui vous chante ») le long des rues paisibles d’un village de campagne. Au trou du cul du Périgord.
Devant la salle des fêtes empruntée pour l’occasion, se tiennent nos amis, les amis de nos amis, une soixantaine d’invités, les témoins (nous avons choisi chacun une douzaine de témoins, en toute simplicité) et le vrai adjoint au maire drapé de son écharpe tricolore. Sur la jonchée, ma future et moi-même avançons sur la musique du générique de la série La croisière s’amuse. Vient le silence ouaté de brouhahas complices. L’adjoint lit la longue liste des témoins, les noms truculents, les professions baroques, les adresses connotées sexuellement, le tout inventé pour la cérémonie. Les convives, les yeux ronds comme des soucoupes, gloussent. Nous prononçons nos vœux. Et, le livret de famille en poche, nous scellons notre union pour de faux par un baiser chaste.
Nous avons festoyé, dansé, ri, bu, toute la nuit.
Aujourd’hui, je l’avoue. J’ai honteusement délaissé épouse et obligations maritales, pour dire « oui » en janvier dernier, le jour où l’on tire les rois 🤭, à l’homme pour qui j’ai eu le coup de foudre à Marseille Saint-Charles.
(1) Comme la légende du dahu qui sillonne la colline toujours du même côté parce que Dame Nature l’a doté d’une jambe beaucoup plus courte que l’autre, j’ai cru à celle de la Dor et la Dogne.
Màj 19/11 : Claire a la gentillesse de nous éclairer (cf. son commentaire). Merci Claire !
(2) Ne jamais dire jamais.
Ah mais si mais si au Sancy ce sont bien 2 ruisseaux qui constituent les sources de la Dordogne mais leurs noms de Dore (comme le Mont Dore vous voyez, au Sancy un peu plus haut que la Bourboule…) et Dogne seraient en fait postérieurs, sans doute pour faire rigolo au nom de Dordogne qui lui viendrait de Duranius (torrent)… Bref il est plus exact de dire que la Dore et la Dogne tiennent leurs noms respectifs de la Dordogne que l’inverse…
Je vois que tu as été plus perspicace que moi. J’ai (par paresse) fait confiance aux gens qui m’ont renseigné (qui ? je ne sais plus) avant internet et depuis je n’ai jamais pensé à aller vérifier (pas physiquement hein, suis pas doué pour les randos). Merci 👍🏻
J’aurais aimé mettre strass et paillettes pour faire la fête avec toi 😉
🥳
J’aurais aimé y être, je crois ! Mais tu vois, quand on parle des hommes qui fuient leurs responsabilités 😀
Je plaide coupable 😉