La dernière substance de la vie de ma mère juive

photo montage avec 3 affiches de film : the Substance, La vie de ma mère, Le dernier des juifs

Depuis presque un an, je consigne sur Letterboxd tous les films vus, que ce soit en salles ou sur les plateformes. L’application propose de laisser ses impressions, une note (1 à 5 étoiles) et de préciser la date. Ce qui permet une lecture chronologique de ses sorties cinéma, comme un agenda en ligne. De lire également les critiques d’autres utilisateurs. Ce n’est pas tant le principe de notation qui importe à mes yeux mais plutôt l’idée d’aide-mémoire. L’avantage d’une mémoire comme la mienne (désatreuse), c’est de pouvoir revoir un film en étant (presque) vierge de toute critique. Je vous rassure, je ne suis pas enfermé dans Un jour sans fin ou son inspiration japonaise récente Comme un lundi.

Consigner les films vus, les livres lus, m’aide à distinguer l’intrigue de Qui veut la peau de Roger Rabbit à celle de La Reine des Neiges (je plaisante, hein).

Je me suis toujours empêché d’écrire sur mon blog à propos des films vus (sauf quand il s’agit de s’en moquer : Le grand Saw). Pourquoi ? Mystère et boule de gomme. Peut-être parce que je n’en voyais pas l’intérêt. Ou la matière suffisante pour écrire. L’intérêt est aujourd’hui tout trouvé : me souvenir des jolis films et des navets aussi.

Je radote (pour qui me suis sur les réseaux), je ne lis pas beaucoup les critiques, je fuis les bandes-annonces comme la peste. À ce propos, je me félicite de n’avoir pas lu le papier de Marie Sauvion dans Télérama sur The Substance car il déflore l’intrigue, raconte en détails certains ressorts. Marie Sauvion a pourtant raison d’argumenter, d’aiguiser l’envie des lecteurs en donnant quelques clés de compréhension, c’est son métier. On ne peut décemment pas lui demander d’écrire « C’est super ! Foncez le voir ! » pour mes beaux yeux.

J’ai vu 3 films et vous livre en peu de phrases mes impressions. Si vous voyez un 👀 c’est qu’il y a une alerte spoil.


The Substance de Coralie Fargeat avec Demi Moore, Margaret Qualley, Dennis Quaid. (près de chez vous, en ce moment) ⭐⭐⭐⭐

Un film à voir en salles obscures : ça augmente l’effroi, ça met en relief, ça laisse bouche bée. Rien n’est totalement réaliste et l’on fonce tête baissée dans le récit cru, graphique, monstrueux de l’actrice en quête de jeunesse, poussée par l’industrie, les hommes manipulateurs, grossiers, repoussants, prédateurs : le directeur de chaîne, les . Le film, très maîtrisé, très réussi, regorge de références (Dorian Gray, Kubrick, Elephant Man, etc.) On pense un peu à Rose Byrne dans la série Physical (1ère saison prometteuse, les autres ratées). Je n’ai pas vu passer les 2h20. Ma moitié et moi-même sommes sortis sonnés mais ravis, finalement d’être imparfaits. J’ai presque passé la langue sur mes gencives, rassurés de constater que mes dents étaient encore là. Ceci dit, Demi Moore est exceptionnelle 😍

La vie de ma mère de Julien Carpentier avec Agnès Jaoui, William Lebghil, Salif Cissé, Alison Wheeler. (sur Ciné+ OCS) ⭐⭐⭐⭐

Pierre, fleuriste de 33 ans, voit sa vie de nouveau chamboulée par des retrouvailles inopinées avec sa mère. Écrit sur le fil, tout est d’une justesse formidable. Le duo Agnès Jaoui, William Lebghil est bouleversant. C’est tellement bien joué qu’on en oublie qu’il s’agit d’acteurs. Des moments de grâce, ce tête à tête au sommet d’une dune face à l’océan, le karaoké dans un bar de Gujan, la visite nocturne de la maison d’enfance. Des instants volés à une réalité plus abrupte filmés avec beaucoup de pudeur, de justesse, d’émotion.

Le dernier des Juifs de Noé Debré avec Agnès Jaoui, Michael Zindel. (Sur Canal+) ⭐⭐

Quand elle découvre qu’ils sont les derniers juifs de leur cité, une femme se convainc que son fils de 27 ans et elle doivent à leur tour quitter les lieux. Encensé par la critique. J’ai trouvé ce film drôle par moments (les scènes entre Eva Huault, voisine et maîtresse, et Michael Zindel sont irrésistibles) mais ennuyeux, gênant parfois : des procédés (artifices) agaçants, la caméra à l’épaule dans la rue dans une séquence cahotante, les très gros plans, la voix off du narrateur qui donne un côté vieux film à papa ou docu amateur est horripilante. Dommage.

Vous avez vu l’un de ces 3 films ?


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Commentaires

  1. Mat

    Aucun des trois ! Mais dernièrement
    – Good one de India Donaldson
    – Voyage à Gaza, un documentaire de Piero Usberti tourné en 2018
    – Crossing Istanbul de Levan Akin (sortie le 4 décembre)
    – La Sirène de Sepideh Farsi
    que je recommande tous les quatre.
    En salle, bien évidemment

  2. J’étais tenté par The Substance mais apparemment ce n’est pas pour moi ! J’ai vraiment des problèmes avec les films d’horreur, et même le gore (ou body horror) a certaines limites avec moi…

      • Cela confirme bien que je laisserais d’abord mon mari regarder. Après il peut me dire si je peux ou pas, il connaît bien mes limites. ^^

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