Le temps est élastique. Mes vacances sont bel et bien terminées. Mon corps est à Marseille mais mon esprit fréquente encore les berges de la Nivelle et la plage de Parlementia à Bidart. J’avais évoqué ici le jour 4 (en compagnie des libellules) puis le jour 1 (plage obligatoire). Hop ! encore un billet qui fleure bon la Côte Basque.
Prendre mes vacances à rebours (toujours) des autres, de la plupart en tout cas, c’est m’assurer de trouver des plages désertes, des chemins de randonnée vierges. Fuir à tout prix la cohue qui irrigue les rues de villages portuaires. Écouter l’écume des vagues sur le sable, le pouillot véloce et son chant tchiff-tchaff qui résonne dans les bois, le vent dans les peupliers.

Pagayant sur la Nivelle, faisant glisser le canoë le long de la rive, mon amie et moi avons contemplé tour à tour l’eau trouble du fleuve, les poules d’eau à l’ombre de racines émergées, une tortue stoïque tout à son bain de soleil, une biche sur la berge dardant sur nous un œil curieux. Le tenancier du club de canoë nous confie plus tard qu’il s’agit d’une chevrette, pas d’une biche. Soit. La conversation avec le baba cool, cheveux hirsutes, t-shirt « crazy », dérive vite vers l’Européen ingrat et capitaliste qu’il conspue. Je ne juge pas hein, dit-il (en jugeant et en prenant quand même notre argent). On s’extrait comme on peut d’une conversation aigrie et filons nous laver de cet échange pégueux avec un verre de vin frais sur la place du village.

Titre, apéro-pala. Sous-titre, bonheur. Sur la terrasse de l’auberge Hiriartia, « au cœur du village » en basque. Soleil couchant, les cloches de l’église voisine rivalisent avec le bruit de la balle sur les raquettes et le fronton rehaussé de la croix basque. On ne comprend pas bien qui des quatre joue contre qui et quel point est marqué à quel moment mais à l’instar des nanas au t-shirt noir marqué « ET VOILÀ !! » ou du gars à la casquette rose sur laquelle est écrit en anglais : je ne suis pas comme les autres filles, je suis pire, nous applaudissons volontiers. Sans oublier d’entrechoquer nos verres. Sangria pour mon amie. Rosé et glaçons pour moi. Santé ! Mais pas des pieds(1).
Pour ma part, je trinque au 222e billet de ce blog 🎂

(1) désolé 😂