Quel progrès ?

Quel progrès ?

Tirant derrière moi mon caddie de mémé boulevard Georges Clémenceau dans le 4e arrondissement de Marseille, je prends la photo qui illustre ce billet. Je reconnais le trait, le personnage. J’ajoute mes mots dans le phylactère dédié. J’imagine que c’était le but de la bulle vierge : laisser les gens remplir le vide, faire parler le gars goguenard. L’intérêt de ce billet s’il doit en avoir un, c’est de souligner le caractère éphémère de la chose, ressortir de mes archives le dessin qui a été effacé. Je fouille dans mes cartons virtuels et retrouve la photo. Elle date de mai 2022. Le dernier cliché figurant sur Maps, à l’angle des rues du Progrès et Terrusse dans le 5e : janvier 2022. La scène était donc encore fraîche lorsque je l’ai fixée sur la rétine de mon appareil. Je m’y suis rendu aujourd’hui avant de continuer mes courses dans le quartier. La scène a été effacée. Remplacée par d’affreux graffitis, un collage « l’extrême-droite c’est claqué ». Un autre collage, bleu, « rue Nesrine Slaoui » sous-titrée « féministe anti-raciste, journaliste, réalisatrice, écrivaine » recouvre la plaque de la rue. Quel progrès ? disait le gars crayonné. On parlera de progrès quand les noms des rues ne seront plus uniquement(1) masculins.

à l’angle de la rue du Progrès et de la rue Terrusse, photo prise en 2022

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(1) Quasiment. D’après une étude faite en mars 2023 par EDJNet (European Data Journalisme Net) sur 30 villes européennes, en moyenne 91% des rues portaient le nom d’hommes illustres. (Source)

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