Et si, pour attirer ici le chaland, je titrais sur les rĂ©seaux : j’ai dĂ©testĂ©, c’est nul đ©… Eh ben non. J’ai beaucoup aimĂ© L’Accident de piano de Quentin Dupieux.
Hop au cinĂ© ! Ă©cris-je sur Bluesky. J’accompagne le cri du cĆur de l’Ă©lĂ©gante affiche de L’Accident de piano. On me rĂ©torque : « Je n’arrive pas Ă comprendre l’enthousiasme pour ce rĂ©alisateur, c’est foutraque et sans fin rĂ©elle. » Mais đ± Posons la situation autrement : admettons, j’organise une soirĂ©e chez moi, j’apporte sur la table un taboulĂ© frais qui m’a pris quand mĂȘme un bon bout de temps. Je me suis cassĂ© la nennette, j’ai choisi des ingrĂ©dients de qualitĂ©. Un des convives prend soudain la parole : « Je n’arrive pas Ă comprendre cet intĂ©rĂȘt pour le taboulĂ©, c’est foutraque. » Je rĂ©ponds, « Tu veux un bout de pain avec du fromage ? Ou bien tu commandes (avec tes sous) des pizzas pour tout le monde ? »
C’est quoi le projet des gens qui te disent c’est nul quand tu n’as pas demandĂ© leur avis ? Ici, si tu le souhaites, tu peux poser ton avis dans la section commentaires. Ici, on Ă©change, je ne suis pas obtus. Et… que signifie « sans fin rĂ©elle » ? Il faut absolument une conclusion proprette ? Une happy end oĂč le mĂ©chant (bouh !) se fait interpeler (ouf !) ? Pour ma part, j’estime qu’une fin ouverte Ă interprĂ©tations est infiniment plus intĂ©ressante.
Ce que j’aime dans le cinĂ©ma de Dupieux, c’est sa libertĂ© de ton. Et c’est, me semble-t-il, la raison pour laquelle plĂ©thore d’actrices et d’acteurs accourent pour se frotter Ă son univers et sa façon de tourner. Je n’ai pas tout aimĂ©, loin s’en faut. Fumer fait tousser m’a fait bondir d’agacement mais j’ai trouvĂ© certains sketchs hilarants, gĂ©niaux. DaaaaaalĂ ! m’a ennuyĂ©. Yannick, le DeuxiĂšme Acte et Incroyable mais vrai : trois films totalement diffĂ©rents et irrĂ©sistibles, racontent des histoires dĂ©calĂ©es, convoquent des personnages souvent barrĂ©s, des situations loufoques et/ou poĂ©tiques. Son cinĂ©ma n’est ni bourgeois ni acadĂ©mique, il est diablement RAFRAĂCHISSANT. Il dĂ©range (pas moi) et tant mieux.
Dans L’Accident de Piano, AdĂšle Exarchopoulos est gĂ©niale en influenceuse sociopathe. Elle se nourrit exclusivement de yaourts, elle est sans filtre et traite son assistant comme un chien.
Bref.
J’ai vu l’Accident de Piano et j’ai beaucoup aimĂ©. Et vous ?
Je te l’ai dĂ©jĂ dit ailleurs, mais j’ai beaucoup aimĂ© aussi. AdĂšle Exarchopoulos, qui a l’opportunitĂ© d’incarner un rĂŽle enfin diffĂ©rent d’un costume qui commençait a ĂȘtre un peu toujours le mĂȘme, est parfaite. Quentin Dupieux prend le soin de nous la livrer comme une mĂ©taphore de nombre de nos jeunes contemporains, Ă la fois victimes et bourreaux, qu’on ne peut s’empĂȘcher de condamner autant que de plaindre.
Le constat est amer, mais la peinture, extrĂȘmement juste.
En plein dans le mille !
C’est l’un des bons films de l’Ă©tĂ©, tout comme Rapaces (la scĂšne du restaurant est angoissante Ă souhait) et Eddington (pauvre AmĂ©rique…).
Bel été au cinéma !
Merci Isa pour tes conseils cinĂ©. Eddington est dans ma liste ! J’ai vu tous les Ari Aster. Pas aimĂ© Beau is Afraid ; le film n’est pas dĂ©nuĂ© de qualitĂ©s. J’ai dĂ©couvert Ari Aster avec Midsommar, le choc ! Je n’avais rien lu ni vu aucun extrait ou bande-annonce, la dĂ©couverte Ă©tait totale.
Moi aussi. J’aime le regard de Dupieux sur le monde, sa façon de nous jeter, l’air de rien, quelques questions bien piquantes en pĂąture, sous couvert de divertissement, son aptitude Ă me surprendre Ă chaque fois.
Mais je remarque que beaucoup de gens n’aiment pas ce qui n’entre pas dans les chemins balisĂ©s.
Soit. C’est ainsi.
Mais foutez-nous la paix pendant qu’on se laisse perdre avec dĂ©lices.
OUI ! des films piquants comme j’aime.