Vous prendrez bien un verre de Bonheur ?

vue de la baie de Cape Town en Afrique du Sud, depuis Signal Hill
Vue de la baie du Cap, Afrique du Sud depuis Signal Hill © lookphotos / Robert Harding

18 mai 2009


Ça fait tout drôle de consulter les offres d’emploi depuis l’autre bout du monde ! J’ai appris récemment qu’on allait fermer mon compte en banque, j’ai alors décidé de rédiger mon CV. Mais quel CV pour quel boulot ? Depuis mon depart, j’ai retrouvé certains amis. Karelle m’a aidé en passant quelques coups de fil. Elle a insisté pour combler mon déficit. J’ai d’abord été surpris. “Oh ! Tu es sérieuse ?” Elle m’a répondu à peu près ceci: “J’ai des économies. C’est fait pour les amis qui en ont besoin.” Et puis j’ai réfléchi. “Non, non! Ce n’est pas la peine. Mes créanciers vont se jeter dessus comme des rapaces sur leur proie. Elle m’a quand même envoyé l’argent via Western Union. De l’argent que j’ai reçu immédiatement. “Bois un verre de ce délicieux chardonnay qu’ils ont à ma santé!” m’a-t-elle dit. De l’autre côté de la rue, au Manhattan Café de Sea Point, Cape Town, Afrique du Sud, ils ne servent au verre que du sauvignon blanc. J’ai donc choisi d’acheter une bouteille de chardonnay au Pick’n’Pay. C’est avec une appellation très maline qu’ils m’ont eu. J’ai acheté le vin répondant au doux nom de “Le Bonheur”. J’ai bu un verre à la santé de Karelle, et à celle des gens qui m’ont aidé à surmonter ce long périple. À ceux qui m’ont permis d’en profiter pleinement, malgré tout.

J’étais en train de siroter un verre de Bonheur dans mon bain quand Paul a appelé. Il était en avance. Bon, eh bien, je me raserai demain, me suis-je dit. Lui et Paloma (sa chienne) m’attendaient dans la voiture. Nous nous rencontrions pour la première fois. Sur la route nous menant à Constantia, une très jolie région viticole à la sortie du Cap où il m’emmenait déjeuner, nous avons beaucoup bavardé. J’ai répondu aux nombreuses questions qu’il brûlait de poser. Il avait lu quelque part que lorsqu’on a l’instinct de survie chevillé au corps, on est capable de prendre un billet d’avion et de partir au bout du monde. Je ne peux qu’approuver. Puisque c’est ce que j’ai fait il y a deux mois. Voyez-vous, c’est ainsi que je rencontre des gens. Ils lisent mon blog(1). Certains demeurent intrigués et souhaitent en savoir advantage. Paul s’est identifié à mon récit. Il me raconte la sienne, de disparition.

Nous savourions le déjeuner, assis à la terrasse sous des chênes centenaires, au domaine, The Alphen lorsqu’il s’est mis à pleuvoir. Nous avions bu une bouteille de chardonnay – Paul est lui aussi un amateur de chardonnay. Nous nous sommes réfugiés à l’intérieur du Boer ‘n Brit pub et de nouveau, nous avons bu un verre de vin près du feu de cheminée. “Que veux-tu voir de l’Afrique du Sud que tu n’as pas encore vu ?” m’interroge Paul. Je savais d’instinct qu’il trouverait un moyen de m’y conduire. En fait, avant de me raccompagner chez moi, il m’a emmené voir la vue spectaculaire que l’on a du Cap depuis Signal Hill – on y contemple la ville qui déploie rues et buildings le long de l’Océan Atlantique, au bout du monde.



(1) Je tenais alors un journal de bord, en anglais et en français.

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