Hannah Gadsby est géniale

Je découvre après tout le monde (queer surtout) Hannah Gadsby. Humoriste australienne devenue brutalement célèbre en 2018 avec la diffusion sur Netflix de Nanette, spectacle dans lequel elle annonçait abandonner la comédie. Raté pour l’abandon et c’est tant mieux ! Son humour décapant est irrésistible. À la fois très très subtil, provocateur, cultivé. Charismatique, l’œil malicieux, elle déroule l’air de rien un argumentaire béton nourri de son histoire. Elle ne s’excuse pas. Jamais. Elle sait raconter, tant dans Nanette que dans son deuxième spectacle Douglas, suspendre le public à ses anecdotes (jamais innocentes), ses silences aussi, elle sait aussi être bouleversante.

Douglas est beaucoup plus écrit, abouti. Mais sans Nanette pas de Douglas. Diplomée en histoire de l’art, elle dégomme par le menu et une démonstration aussi brillante (hilarante) que dévastatrice les hommes qui ont de tout temps donné des noms aux choses.

Elle évoque en vrac (pas si en vrac que ça car tout suit une structure implacable, les digressions, les références, les clins d’œil, les blagues, tout est ciselé) son coming-out (dans Nanette), l’autisme, la bêtise humaine, un impromptu désopilant avec un inconnu dans un parc canin, les antivax, la détestation dont elle est victime et dont elle se délecte.

Bref, j’ai été époustouflé par Hannah Gadsby.

Nanette et Douglas sont en ce moment sur Netflix. J’espère que les sous-titres sont à la hauteur de son talent (vous me direz). Je ne sais pas. J’ai regardé ses deux spectacles avec les sous-titres en anglais pour ne louper aucune référence (j’en ai ratées évidemment) aucune expression ou jeu de mots. Vous connaissiez Hannah Gadsby ?