Ah na na 🍍

Ah na na 🍍
cochon d'Inde déguisé en ananas

Comme l’actualité est un peu anxiogène(1) tout est propice à un peu de légèreté. Oui, nos minuscules joies, les fictions qui alimentent nos imaginaires, les routines dérisoires qui rythment notre quotidien, sont peu de choses à côté de l’ordre mondial brutalisé par Trump, Poutine, Erdogan, Milei et leurs courtisans tout aussi sociopathes. Je continue pourtant de m’abîmer dans la contemplation des nuages, dans l’assemblage de mots et de sons pour faire sens. Je me nourris de la simplicité des choses et des gens qui réparent le monde, du rire aussi et encore heureux.

Je retrouve la courte vidéo illustrée par une de ces musiques idiotes qui polluent presque tous les tutoriels consacrés à la cuisine. J’y filmais mon mec qui en un tournemain transformait un ananas en tranches. L’objet est utile. L’usage qu’on en a fait l’est beaucoup moins. Quelle lubie nous a pris de croire à ces régimes faciles ? Se nourrir d’ananas et rien d’autre. La tête de la nana. Qui nous voit passer avec notre caddie plein d’ananas. 2 par jour et par personne que multiplie une semaine, ça fait 28. Passons l’émerveillement de l’ustensile qui tranche presque par magie. Passons le poignet qui fatigue de tourner et n’en peut plus. Passons la satisfaction et l’étonnement du poids perdu. Parlons plutôt de la surprise au bout de 2 jours. Mon mec roule des yeux stupéfaits quand il remarque sur mes lèvres un filet de sang(2). On se tire la langue, anormalement gonflée, râpeuse, douloureuse. Nous crachons le sang. Horreur malheur. On décide de stopper net la routine, on comprend vite que les ananas mûrs ne le sont que par le truchement de procédés pas catholiques. On est hilares, on se roule par terre de rire, tant on se trouve ridicules d’avoir mordu à l’hameçon et cru au Père Noël. Une bonne tranche (d’ananas) de rire ! 



(1) Doux euphémisme

(2) Ça me fait penser qu’il faut qu’on reprenne la série géniale (que nous avions délaissée pour d’obscures raisons) What we do in the shadows. La série basée sur le film du même nom est infiniment plus inspirée (mon humble avis) que le film assez platoune (je trouve). C’est un faux documentaire sur la colocation de vampires inconséquents, décadents et surannés installée depuis plusieurs siècles à Staten Island. C’est très très drôle, décalé, étonnant, plein d’esprit et de trouvailles. Vous la connaissez ? (source Wikipedia en français peu documentée, en anglais fournie +++)

billet relu, corrigé et augmenté, initialement publié sur des fraises et de la tendresse en mars 2022

Commentaires

  1. Gros fan de « What we do in the Shadows » ici. Et mon mari adore m’appeler « Guillermo » avec l’accent de Nandor (purée il le fait super bien en plus, ça m’énerve). Moi je suis fan absolu de Nadja et sa poupée doppelgänger !!!

    • J’adore leurs accents à couper au couteau. Suis nul en accents, d’ailleurs. Nadja et sa poupée c’est quelle saison ? J’avoue, on en est qu’à la saison 2.

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