En solidarité avec mes amis parisiens ou nordistes, j’accueille avec philosophie la pluie qui hydrate copieusement Marseille depuis une petite semaine. J’ai décroché l’escargot du plafond de la terrasse pour le rendre au plancher des vaches, essuyé la selle du vélo, fendu l’air, barbe au vent, parcouru la route qui me mène au boulot, croisé des passants armés de cette chose étrange qu’on appelle parapluie. Il n’était pas tout à fait huit heures lorsque j’ai fait une halte pour photographier le coquelicot qui ploie sous le poids des gouttes, sur un talus d’une ruelle qui traverse la Belle de Mai. Un éclat de beauté offert à celles et ceux qui s’échouent sur ce blog. Et de la chance, peut-être, pour les supersticieux, grâce au parterre de trèfle capturé hier et dans lequel se tapit un brin à quatre feuilles. Je ne l’ai pas cueilli. Je l’ai laissé en compagnie de ses congénères.
Le coquelicot a vu du pays.
Aperçu par trois pelés et un tondu (votre serviteur) dans la ruelle peu passante, il a été vu par une foule de gens, vous qui vous avez échoué ici, les destinataires de mon infolettre (habitant la métropole ou les terres australes) et Claudette, ma maman vivant en Charente. Une dame a toqué à la porte de sa chambre et lui a remis un message assorti de la photo du coquelicot de la Belle de Mai.
